La méthode JAUBERT
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SYNTHESE D'UTILISATION DE SYSTEMES DE FILTRATION DITS « NATURELS » Jean-Philippe BEAUJARD

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SYNTHESE D'UTILISATION DE SYSTEMES  DE FILTRATION DITS « NATURELS »  Jean-Philippe BEAUJARD  Empty SYNTHESE D'UTILISATION DE SYSTEMES DE FILTRATION DITS « NATURELS » Jean-Philippe BEAUJARD

Message  Joé Mer 13 Mar 2013 - 13:45

Bonjour à tous,

Pour le plaisir, voici un article de Jean-Philippe BEAUJARD. Bonne lecture Wink .

Avant de présenter des résultats sur l'utilisation d'une filtration naturelle + eau confinée, je voudrais tout d'abord expliquer l'historique et les principes de la méthode car l'on entend et l'on écrit tout et son contraire sur le sujet.

HISTORIQUE:

En 1950 a été publié le « Traitement Complet de la Vie des Animaux en Aquarium » aux éditions Payot par Pierre Beck, professeur du lycée de Nice. Nombreux furent les pionniers de l'aquariophilie moderne à s'inspirer de ce livre pour réaliser des aquariums d'eau douce. Il n'y avait pas de commerce à cet époque et le matériel était inexistant sauf les pompes à air et vibreur et les diffuseurs en gros montés à l'extrémité de tubes en latex (les matières plastiques étaient encore inconnues). On faisait des aquariums auto-équilibrés par une végétation luxuriante plantée dans du sable de rivière (quartz) dont la couche profonde était enrichie par du terreau. Pas de filtre et pourtant une eau parfaitement limpide. En revanche, les organismes marins étaient impossibles à conserver en aquarium, c'est du moins ce que disait la rumeur publique de l'époque.

En 1955, alors qu'elles étaient séparées par des milliers de kilomètres, deux personnes qui ne se connaissaient pas découvraient simultanément (ou presque) et sans le savoir, les vertus de ce qu'on devait plus tard appeler la « méthode naturelle ». Lee Chin Eng en Indonésie et Jean Jaubert ? Or on avaient prouvé que la méthode naturelle de filtration préconisée en eau douce pouvait également s'appliquer à l'eau de mer. En fait les échecs d'aquariums marins n'avaient rien à voir avec les principes naturels qui, à l'époque, constituaient les bases de la seule méthode utilisable par les aquariophiles. Ils étaient dus au fait que les matériaux dont étaient faits les aquariums d'eau douce libéraient des substances toxiques lorsqu'ils étaient remplis d'eau de mer. En particulier les cornières en fer galvanisé (au zinc) et le mastic servant à fixer les vitres et contenant du minium (sel de plomb devenant toxique en présence de chlorure de sodium).

En 1957, à Saintes, Monsieur René Coutant (qui devait ensuite fonder les établissements Coutant ? La Rochelle) venait d'inventer le premier procédé de fabrication d'un aquarium spécialement conçu pour l'eau de mer. C'était une cuve sans métal, dont les cornières étaient faites de fibrociment moulée.

Après 1960 ce furent les années pendant lesquelles l'aquariophilie d'eau douce, puis d'eau de mer, allaient se développer rapidement au rythme de la société de consommation avec des myriades de gadgets venus d'Allemagne et des États-Unis d'Amérique : des filtres, des bidules et des produits en tous genres, pour ceci ou contre cela... Les bonnes vieilles méthodes étaient passées à la trappe. Le business était devenu roi.

Dans les années 70, la maintenance de coraux commence, le musée Océanographique de Monaco expose une collection de coraux massifs venus d'Eilat en 1972. Les coraux branchus (Acropora, Stylophora, Seriatopora) sont toutefois absents à cette époque car ils supportent mal le voyage. Ces coraux sont conservés dans des aquariums munis de filtres sous sable et très fortement éclairés (lumière du jour et tubes fluorescents HO). Au début les choses ont l'air de bien se passer et les résultats de ces essais font l'objet d'un article dans la Revue Française d'Aquariologie (Jaubert 1976).

Cet article, un peu trop optimiste quant aux perspectives dégagées, montre qu'on a souvent tendance à crier victoire prématurément. En effet, deux ans après l'introduction des premiers poissons, et malgré des changements d'eau fréquents, la montée lente mais inexorable des nitrates ne peut être enrayée et l'aquarium finit par basculer dans l'eutrophisation. Comme chacun le sait aujourd'hui la conséquence de l'eutrophisation, dans un bac très fortement illuminé, c'est la prolifération incontrôlable des algues filamenteuses qui finissent par étouffer les coraux.

En 1981, le professeur Jean Jaubert publie, dans la revue scientifique « Vie Marine »  , un article décrivant les résultats d'une méthode naturelle de filtration basée sur une augmentation d'épaisseur de sédiments dans l'aquarium. Il transgresse ainsi délibérément une règle d'or de l'aquariophilie, véritable tabou selon lequel, sous peine d'empoisonner l'aquarium, l'épaisseur de sable doit toujours être très faible de façon à éviter la formation d'hydrogène sulfuré, gaz toxique. A l'époque on ne parlait pas d'une couche d'eau confinée sous le sable, les données scientifiques étaient fragmentaires et insuffisamment étayées pour prétendre établir une théorie relative au fonctionnement de ce nouveau système.

Après 7 années d'essais et de mise au point Jaubert publiait en 1988, à l'occasion du deuxième Congrès International dAquariologie organisé par le Commandant Jacques-Yves Cousteau, l'article intitulé «  An integrated nitrifying-denitrifying biological system capable of purifying seawater in a closed circuit aquarium » . Il y exposait les principes fondamentaux d'une nouvelle méthode de filtration naturelle qu'on allait plus tard nommer " méthode Jaubert ". Un brevet d'origine française est déposé.

La Réaction Française fût surprenante : pour une raison absurde, le procédé est rejeté en bloc par les grands maitres français de l'aquariophilie. Certains osent même prétendre que le procédé ne marche pas, d'autres n'hésitèrent pas à parler de fumisterie!

POURQUOI TOUTE CETTE CALOMNIE?

Je dois malheureusement dire qu'on ne sait pas reconnaitre la réussite. D'une manière incompréhensible, il est très mal vu en France de faire de l'argent avec une idée géniale et des exemples il en existe beaucoup.
Aux États-Unis, cela a été la reconnaissance unanime de tous les spécialistes, les scientifiques du métier. Un « standing ovation » mérité. C'est malheureux à dire mais le procédé Jaubert est très bien connu aux Etats-Unis depuis de nombreuses années, alors qu'en France on commence à peine à en parler.

En 1993, Thomas Frakes, vice-président d'Aquarium Systems, publie « Red Sea Reef 'Mesocosms' in Monaco » dans SeaScope après avoir prudemment et soigneusement suivi l'évolution de l'aquarium du musée de Monaco pendant 5 ans. Après un deuxième article en 1994, des milliers d'Américains testèrent le système Jaubert.
Julian Sprung, Matthew Stevens et Robert Goeman publièrent de nombreux articles dans la revue américaine FAMA (Freshwater and Marine Aquarium) et il parait rarement un numéro sans qu'un article n'évoque la méthode Jaubert.

Après l'euphorie des premières années qui ont confirmé l'efficacité du procédé et sa facilité d'emploi, est apparue une deuxième réaction plus commerciale. Le récent article de Mike Paletta dans SeaScope affiche clairement la couleur en proposant un produit externe au bac. Aquarium Systems va-t-il bientôt sortir un produit? Car voyez-vous, le procédé Jaubert est très simple de part ses éléments tout en restant complexe de part ses mécanismes. La commercialisation d'un produit n'est pas aisée car le moindre des mortels peut à sa guise copier le produit grâce à du sable et une grille de filtration sous sable. Les commerçants ont-ils peur de ne plus vendre d'écumeurs ou de filtres semi-humides qui représentent pour eux des marges commerciales très importantes?

Personnellement je pense que c'est tout le contraire. La méthode Jaubert c'est l'explosion de l'aquariophilie marine. La réalisation et la maintenance d'un aquarium d'eau de mer devient aussi simple qu'un aquarium d'eau douce et devient accessible à tous les budgets. On pourra faire un bac marin sans trop d'investissements dans 60 litres. Pour des aquariums de gros volume et si les animaux sont en grand nombre, on pourra vouloir mettre un petit écumeur de secours (beaucoup moins puissant qu'avec la méthode de filtration berlinoise). Avant Jaubert, un aquariophile marin montrait à ses amis son installation, fort complexe, permettant d'assurer la survie des poissons et coraux: la taille de l'écumeur (à celui qui aura le plus grand), les sondes pH, les régulations de C02, le filtre semi-humide, l'écumeur: et cela m'a coûté 1 000 euros  rien que pour la filtration en diront même certains.

Après Jaubert, les éléments techniques ne se montrent pas: on a maîtrisé les mécanismes naturels. On observe les équilibres qu'il y a entre les coraux, les poissons, les algues, les amphipodes, etc. On comprend, on explique, on enseigne la nature. On ne s'occupe plus de la filtration: elle marche, elle paraît invisible et pourtant elle est là et elle est d'une efficacité excellente. L'aquariophilie marine n'est plus accessible qu'aux personnes aisées, mais aussi aux jeunes passionnés. La découverte de Jaubert va sans doute créer des vocations et il en faut dans ce domaine car l'Europe et plus particulièrement la France ont une avance importante dans ce domaine et il faut la conserver. Rejeter, dénoncer malhonnêtement ce nouveau procédé c'est faire un mauvais calcul. La simplicité, l'efficacité et la fiabilité de ce nouveau système fera largement augmenter les chiffres d'affaires des magasins d'aquariophilie que se soit en eau douce ou en eau de mer.

Je ne peux terminer cette première partie sans vous expliquer comment reproduire un procédé de filtration naturel chez vous. Ces explications ont d'ailleurs déjà été publiées dans d'autres revues, il ne s'agit donc que d'un rappel.

LA POPULATION

12 poissons: 8 Amphiprions de diff?rentes esp?ces (dont 4 clarckii) - 2 Pseudochromis - 1 demoiselle du genre Chromis et 1 chirurgien (Zebrazoma flavescens).
6 Alcyons essentiellement des Xenia-Cladiella et Sarcophyton. Colonies de zoanthaires: Parazoanthus gracilis.
21 madr?pores dont divers repr?sentants des genres : Pavona - Acropora - Turbinaria - Fungia - Trachyphyllia - Favia - Catalaphyllia.

LE PRINCIPE

Une brève description de l'installation de base suit. L"aquarium peut être de taille quelconque: de 50 litres à 40.000 M3 par exemple. En premier lieu il y a une grille placée à quelques cm au-dessus du fond. Cette hauteur a peu d'importance, il s'agit en fait de créer une couche d'eau confinée au fond de l'aquarium à traiter. J'utilise personnellement les grilles de filtration sous sable modulaires commercialisées par Hagen. Le maillage de la grille doit évidemment être suffisamment fin pour ne pas laisser passer le sable qui la recouvrira. Une couche de sable, ou de maërl bien sur, d'une épaisseur moyenne de cinq à huit centimètres recouvre la grille. L'objectif est de créer une isolation suffisamment importante entre l'eau à traiter et la couche d'eau confinée. L'eau confinée doit rester dans l'obscurité pour optimiser la dénitrification. Si vous utilisez des grilles Hagen, l'obscurité est assurée par les parois verticales.

Le procédé est suffisamment robuste aux variations d'épaisseurs de sable. On pourra observer sur la photo ci-contre que l'épaisseur de sable n'est pas régulière. Quelques Clarkii en mal de territoire y font quelques tas. L'épaisseur de sable peut être à certains endroits de votre aquarium de 12 cm et à d'autres de 5 cm. En revanche il vaut mieux éviter un « trou » mettant en contact direct l'eau de l'aquarium à traiter et l'eau confinée du fond. Un tel trou n'est pas immédiatement dangereux mais demande d'être rebouché avec du sable. C'est pour cela qu'une seconde grille peut être utilisée au-dessus d'une première couche de sable afin d'éviter à certains poissons, fouisseurs, de déranger régulièrement le substrat isolant. Dans ce cas, pour des raisons évidentes d'esthétique l'on pourra rajouter du sable par dessus cette deuxième grille. Je n'utilise personnellement pas de deuxième grille. Seuls quelques poissons remuent un peu ce sable de surface sans toutefois trop déranger.

Certains préconisent de ne pas installer la grille dans l'aquarium principal mais dans un deuxième aquarium en liaison avec le premier. Cette solution est dangereuse ? mon avis car il faudra veiller à régulièrement nourrir ce deuxième bac (vide!) et à bien l'éclairer pour faire vivre le sable dénitrificateur. Cette idée est très certainement à l'origine d’élucubrations commerciales (mais bancales).

SYNTHESE D'UTILISATION DE SYSTEMES  DE FILTRATION DITS « NATURELS »  Jean-Philippe BEAUJARD  Aquari10
L'aquarium de M. Beaujard

On ne pourra utiliser que très peu de roches vivantes pour le décor, les autres éléments pouvant être des roches calcaires classiques sans organismes vivants. Voila de quoi ravir les petits portemonnaie car les pierres vivantes ne sont pas
données!

SYNTHESE D'UTILISATION DE SYSTEMES  DE FILTRATION DITS « NATURELS »  Jean-Philippe BEAUJARD  Filtra10

L' éclairage doit être important: les HQI sont fortement recommandées mais on obtient aussi de très bons résultats avec les néons compacts de 90 W. La puissance de l'éclairage doit être la même que tout autre système de filtration d'aquarium récifal.

La surface de sable éclairée a aussi une importance: il s'agit de favoriser au maximum la décomposition organique à la surface du sable et pour cela on conseille habituellement un ombrage max. de 25 %. Ceci dit, tout est matière d'équilibre, si vous avez un éclairage très puissant vous pouvez augmenter la surface ombragée, si au contraire votre puissance d'éclairage est faible diminuez la. Là encore, ne vous inquiétez pas, le système est robuste vis-à-vis du taux d'éclairage moyen du sable.

L' aquarium est rempli avec de l'eau de mer et ensemencé avec du sable vivant (sable contenant des organismes vivants tels des vers et des bactéries), provenant en général d'un autre bac. Bien évidement, tout le sable n'a pas besoin d'être vivant au départ. L'essentiel est d'apporter suffisamment de matières organiques afin de « Polluer » le bac avant la phase habituelle de maturation.
Attention n'utilisez pas des matières organiques à risque qui pourraient contenir des parasites: éviter les moules vivantes par exemple (mais plutôt des moules cuites ... ).

L'eau est brassée par des pompes de circulation d'eau. La puissance hydrodynamique doit être classique pour un aquarium récifal. Attention ? un brassage sur-dimensionné par rapport aux dimensions du bac. Non seulement les coraux peuvent en souffrir mais cela peut aussi créer un mouvement non désiré entre la couche d'eau stagnante et l'eau de l'aquarium à traiter.

Personnellement pour un bac d'un volume net de 400 litres (c'est-à-dire le volume net d'eau contenue dans l'aquarium; le volume brut = 600 litres), je brasse à moins de 2000 litres/h.
Une pompe rejette l'eau dans un petit godet gouttière. Celui-ci est rempli d'une petite mousse que je nettoie une fois par semaine. Je pense que ce petit complément est très important car il permet d'améliorer l'oxygénation de l'eau et d'éliminer le film qui se forme à sa surface.

Le processus de maturation s'effectue au travers d'un cycle biologique normal, au cours duquel le taux d'ammoniaque chute en premier, puis le taux de nitrites grimpe avant de retomber à zéro. La maturation se poursuit ensuite jusqu'à ce que le taux de nitrates approche de zéro. Voir courbes ci-dessous. Ce n'est qu'à ce moment que les coraux et autres invertébrés sont introduits, il est donc important de bien suivre ce processus de maturation afin de s'assurer que l'on est bien passé par un pic de nitrites.

Voici quelques courbes de montée d'ammonium, de nitrites et de nitrates enregistrées par G. DUPALU sur un aquarium d'une contenance de 200 litres.

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Cela fait maintenant 4 ans que j'utilise ce procédé pour la filtration d'aquariums d'eau de mer (environ une douzaine). L'efficacité de dénitrification est surprenante, les nitrates chutent définitivement et cela en changeant 10 % de l'eau par an. A vous de tester maintenant.
NDLR
Rappelant que les réticences des aquariophiles français ont leur justification dans la trop tristement célèbre aventure du «  sable Laporte » cautionné par le même professeur.
« Chat échaudé craint l'eau froide ». Bien entendu comme nous sommes soucieux de publier toute innovation performante dans le domaine aquariophile, nous encourageons tous les «  marins » qui ont comme M. Beaujard expérimenté cette méthode avec succès (et qui n'a plus les mêmes bases que le système Laporte, mais qui lui ressemble) de nous faire part de leurs observations.
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Message  Tonio125 Jeu 14 Mar 2013 - 1:51

Merci pour cet excellent article. Wink
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Message  nauplie Dim 20 Juil 2014 - 10:06

Bonjour,
Permettez moi de vous demander si il vous est possible de me détailler cette phrase :

"la trop tristement célèbre aventure du «  sable Laporte » cautionné par le même professeur".

Je fais actuellement des recherches personnelles sur cette méthode, une partie de " l'aventure " me reste inconnue, cependant j'en connais une autre pas très " brillante" qui peu certainement être la cause du mauvais succès de la méthode.
Je trouve aucun témoignage  d'utilisable positive ou négative sur le web.
Peu être pouvez vous me guider pour m'aider dans mes recherches ?
Une personne que j'ai rencontré tourne depuis 35 ans sous sable Laporte, le bac est splendide, j'attends plus d'infos et je vais très certainement aller voir cela de mes propres yeux d'ici peu.

Merci d'avance.
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Message  Tonio125 Dim 20 Juil 2014 - 11:22

Bonjour Nauplie,
Je n'ai pas trouvé beaucoup d'information sur le sable Laporte.
Joé est en vacances en ce moment mais il aura peut être une réponse à son retour.  Wink 
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Message  nauplie Dim 20 Juil 2014 - 19:02

Bonjour Tonio125,
Merci pour votre réponse, attendons le retour de Joé, peu être pourra t'il m'aider.
Cordialement.
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Message  Joé Lun 28 Juil 2014 - 16:43

Coucou,

je fais un rapide passage sur le forum, car je suis toujours à l'étranger et je bouge beaucoup. Il me semble qu'il s'agit d'un sable vivant, mais je n'en suis pas certain. Dès mon retour, je demanderai à Jean Jaubert davantage de précision sur ce sable.

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Message  ro-g-g Mar 29 Juil 2014 - 15:15

Bonjour à tous,
Je peux apporter quelques éléments (en résumant):

Dans Aquarama d'avril 1977, figure un article de M. J. Jaubert intitulé: "La percolation d'un sable "vivant". L'auteur ne cite pas la maison Laporte mais il détaille ce que sont les avantages (rapidité de mise en oeuvre, stabilité...) et les caractéristiques (composition, microfaune, méïofaune...) d'un sable "vivant". Dans la conclusion il indique qu'il utilise ce système avec succès depuis 10 ans pour des poissons d'agrément et depuis 7 ans en laboratoire et ce toujours avec une entière satisfaction.

Dans la même revue, figure une belle publicité en couleurs sur une double page intitulée "nouveau: Océarium Laporte". On y parle d'un "aquarium sans entretien grâce à un sable biologique naturel". Le texte indique notamment que "plus de 7 ans ont été nécessaires au Docteur Jaubert pour mettre parfaitement au point ce système de filtration". La société, basée à Antibes, commercialisait également de la flore et de la faune méditerranéennes. (j'ai pu obtenir trois Girelles venant de chez eux).

Dans la Revue Française d'Aquariologie N° 2 de 1979, figure une longue étude signée de Denis Terver (musée aquariologique de Nancy) et intitulée: "Etude comparative de quelques dispositifs de filtration dans des aquariums fonctionnant en circuit fermé avec référence à un "sable vivant" commercialisé". Le suivi porte sur 7 bacs sur une durée de 10 mois. Le bac numéro 2 est installé avec du sable Laporte (expressément nommé) avec filtre sous sable rapide. La conclusion ne permet pas de mettre en évidence un avantage (ni d'inconvénient manifeste) du sable Laporte par rapport notamment à du sable coquiller pris dans un aquarium en fonctionnement. Le taux de nitrates après dix mois est d'ailleurs le deuxième  plus élevé des 7 bacs, ce qui tendrait à contredire une affirmation trouvée dans l'article de M. Jaubert.

Dans la revue "Recherche et Nature" de mai 1980, M. Michel Alborghetti, lauréat du prix Philips du jeune scientifique amateur, indique comment il réussit à maintenir des coraux vivants en aquarium. Il affirme notamment qu'il arrive à maintenir depuis plusieurs mois des exemplaires de Goniopora, obtenant même des reproductions par bourgeonnement. Au plan de l'installation, il indique qu'il utilise "un sable vivant mis au point par le Pr Jaubert". Il ne cite pas la marque mais ajoute que "ce sable ne se trouve pas dans tous les commerces spécialisés, certains ne croyant pas encore à son efficacité". Il pourrait donc bien s'agir du sable Laporte. Par manque de temps, certains bacs ont été peuplés le lendemain de l'installation et ce sans pertes.

Pour ma part, j'ai installé mon premier bac marin tropical en 1979 avec du sable Laporte que m'avait procuré mon détaillant (sable stocké sous eau et aéré). Ce petit bac de 50cm de façade accueillait deux petites Demoiselles bleues et un exemplaire de Goniopora venant du Décor Exotique à Paris. Ce bac, très éclairé et seulement filtré sous sable a très bien fonctionné durant plus d'un an et demi avec malgré tout un lent dépérissement du Gonio. (Ce qui n'a rien d'étonnant).

Pour finir, je n'ai pas eu connaissance d'expériences malheureuses avec ce sable.

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Message  nauplie Mar 29 Juil 2014 - 20:22

Bonjour
Merci pour ces indications précises.
Pourquoi donc cette méthode fut donc arrêtée ?
Mr Jaubert pourra, je le pense, nous en dire plus.

Je possède la revue Aquarama octobre 1977, en effet une double page.
Je vais voir pour me procurer les autres revues citées.
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Message  ro-g-g Jeu 31 Juil 2014 - 8:42

Bonjour,
Je ne peux m'empêcher de rapprocher quelques passages pris dans les articles cités:

*Dans son article, M. Jaubert indique qu'un sable vivant est "un sédiment très enrichi en décomposeurs, contenant non seulement des bactéries mais aussi toute la microfaune, méïofaune et microflore naturelle". Plus loin: "les organismes constituant la microfaune, la méïofaune et à un moindre degré la macrofaune du sédiment absorbent une grosse quantité de déchets organiques qui échappent ainsi à l'activité bactérienne. Ils freinent donc notablement la production des nitrates." L'auteur précise également qu'il convient de "planter richement l'aquarium en algues" pour absorber "une quantité notable de nitrates".

*Dans l'expérimentation conduite par M. Terver, je relève ce passage: "Le sable calcaire biodétritique, squelettes de Bryozoaires, Foraminifères, petits Mollusques, épiphytes de Posidonies etc...) prélevé par la Sté Laporte en Méditerranée, "traité et enrichi", conserverait , outre les bactéries de la nitrification, une partie au moins de sa microfaune interstitielle."
Or, au paragraphe suivant on peut lire:
"Un examen attentif à la loupe binoculaire, après décantation et filtrage, n'a pas permis de mettre en évidence de faune interstitielle active sur l'échantillon dont nous disposions. Cette absence est confirmée par l'expérience qui a consisté à laisser 3 moules ébouillantées entières sur le sol de chaque aquarium, avant introduction des poissons. Les moules sont retirées de tous les bassins après 12 jours, intactes et recouvertes d'un épais duvet mycélien."

Dans ces conditions, on ne peut s'étonner que l'expérimentation ne montre pas un effet positif sur les nitrates avec le sable Laporte, les conditions énoncées par M. Jaubert dans son article n'étant pas remplies pour des raisons inconnues. (problème de stockage, de transport, de filtration excessive, autre...?).

A ce sujet, qu'en est-il des "sables vivants" actuellement commercialisés?

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Message  Joé Ven 1 Aoû 2014 - 14:47

Bonjour Roger,

avant que j’interroge Jean Jaubert sur des sujets vieux de près de 40 ans, il y aurait-il la possibilité d'avoir une copie de l'article paru dans Aquarama (1977), mais aussi de l'article de Denis Terver (1979).

Merci d'avance.

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Message  Joé Sam 2 Aoû 2014 - 15:44

Hello,

merci Roger. J'ai bien reçu les documents et je vais les transmettre à Jean Jaubert.

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Message  Joé Dim 3 Aoû 2014 - 13:04

Bonjour,

comme promis voici la réponse de Jean Jaubert:

" Mon article de 1977 décrit la filtration sous un sable vivant calcaire (eau puisée dans le plénum et réinjectée dans l'aquarium) contenant non seulement des microorganismes décomposeurs (bactéries nitrifiantes), mais encore des organismes décomposeurs (ciliés, annélides, nématodes, amphipodes etc.). Il indique que l'utilisation de ce type de sable permet d'éliminer les pics de NH4+ et de NO2- et de mieux stabiliser le pH que les filtres à mousse de polyéther ou autres fibres inertes.

Et c'est bien ce que Denis TERVER avait constaté dans son article de 1979 (page 55) bien que son échantillon du sable LAPORTE n'ait pas contenu d'organismes décomposeurs de taille macroscopique.

En revanche, contrairement à ce qu'écrit TERVER, il n'est pas nécessaire d'utiliser un sédiment fin pour obtenir une eau parfaitement limpide et, avec le sable grossier que j'utilisais à cette époque (de 1968 à 1978), je n'avais jamais constaté le fameux colmatage inéluctable, dont parle cet auteur (page 57). Contrairement, aussi, à ce qu'écrit TERVER, page 55, la faune interstitielle des sables peu profonds de Méditerranée est parfaitement bien adaptée aux températures de 24-28°C que l'on mesure dans de très nombreuses baies en juillet, août et septembre. Par ailleurs, l'affirmation selon laquelle le "filtre sous sable constitue un excellent milieu de culture pour les germes pathogènes"(page 58), affirmation qui n'est étayée par aucune référence bibliographique, me paraît fantaisiste.

Si TERVER avait voulu tester aussi mon sable (non commercialisé), qui contenait des décomposeurs macroscopiques en abondance, je lui en aurais volontiers donné et je lui aurais conseillé de le tester dans les conditions qui étaient les miennes, c'est-à-dire dans des aquariums fortement éclairés et contenant des végétaux et des pierres vivantes. Mais il ne m'avait rien demandé et il n'avait même pas eu la courtoisie de me dire qu'il conduisait des essais avec du sable LAPORTE. Il semble qu'il ait été terriblement vexé (de même que son patron Bruno CONDÉ) que l'on puisse inciter des aquariophile à filtrer autrement qu'avec des blocs de mousse en polyéther. D'ailleurs, son article qui contient beaucoup de blabla me paraît tortueux (noyer le poisson avec un luxe d'expérimentations peu utiles pour donner une impression de sérieux) et quelque peu tendancieux.

Continuer à discuter de ces techniques devenues complètement obsolètes serait, je crois, une perte de temps."
Jean Jaubert.


Le sable LAPORTE était destiné à l'installation de filtres sous sable et que ces filtres sous sable étaient des usines à fabriquer des nitrates.

A cette époque personne ne savait que pour éliminer ces nitrates, il fallait que, comme dans la nature, le fond de l'aquarium soit tapissé d'une couche épaisse de sédiment présentant une zone profonde hypoxique et que la percolation de cette couche sédimentaire devait être très lente et simplement induite par le brassage et surtout pas rapide et forcée par aspiration de l'eau contenue dans le plénum.

C'était une autre époque et cette époque a pris fin en 1978-79, lorsque Jean Jaubert a découvert, à l'occasion d'expérimentations effectuées en mer Rouge, que des sédiments coralliens absorbaient du nitrate et qu'il a eu l'idée de débrancher le filtre sous sable (couche de 8 cm) du grand aquarium qu'il avait installé dans son bureau de l'Université de Nice.

Je suis donc entièrement d'accord avec Jean Jaubert et je considère que nous devons désormais plutôt regarder vers le futur et faire que cette méthode devienne plus performante et plus accessible pour de nombreux aquariophiles.

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SYNTHESE D'UTILISATION DE SYSTEMES  DE FILTRATION DITS « NATURELS »  Jean-Philippe BEAUJARD  Empty Re: SYNTHESE D'UTILISATION DE SYSTEMES DE FILTRATION DITS « NATURELS » Jean-Philippe BEAUJARD

Message  nauplie Lun 25 Aoû 2014 - 21:34

Bonjour,
Merci infiniment pour les réponses.
Alors pourquoi, si le Pr Jaubert qui travaillait pour le sable Laporte, et qu'il a découvert  "que des sédiments coralliens absorbaient du nitrate et qu'il a eu l'idée de débrancher le filtre sous sable" , ce sable Laporte n'ai pas évolué vers la "methode Jaubert" ?
Y a t'il eu des accrochages de découvertes, une séparation ?
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SYNTHESE D'UTILISATION DE SYSTEMES  DE FILTRATION DITS « NATURELS »  Jean-Philippe BEAUJARD  Empty Re: SYNTHESE D'UTILISATION DE SYSTEMES DE FILTRATION DITS « NATURELS » Jean-Philippe BEAUJARD

Message  Joé Mar 26 Aoû 2014 - 14:50

Hello,

aucune idée Neutral !

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